BCRG : le syndicat dépose une plateforme revendicative et posent 12 préalables « incontournables »

La délégation syndicale de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a transmis mardi au Gouverneur de l’institution une plateforme revendicative détaillée, adoptée lors de sa session ordinaire du 29 avril.

Soutenue par plusieurs centrales syndicales majeures, dont l’USTG, la FESABAG, la CSI et l’UNIDS/BCRG, cette initiative syndicale dénonce une « situation sociale alarmante » au sein de l’institution monétaire.

Le syndicat réclame l’ouverture rapide de négociations, mais subordonne tout dialogue à la satisfaction de douze préalables jugés non négociables.

Il affirme que ces revendications visent à rétablir des droits fondamentaux du personnel, en grande partie remis en cause ces dernières années.

Le syndicat exigent douze préalables avant toute discussion notamment :

  1. Le rétablissement de l’évacuation sanitaire, selon la note de service N°535/DGASJ/DRH/SMS/18 ;
  2. Le déplafonnement des cadres et agents, conformément au statut du personnel ;
  3. La remise des clés aux souscripteurs de la cité BCRG, en respect des conventions initiales ;
  4. Le respect du droit à la formation, locale et à l’étranger, selon la législation en vigueur ;
  5. Le paiement des primes dues aux agents détachés, conformément à l’article 47 du statut du personnel ;
  6. L’alignement de toutes les primes sur la valeur indiciaire, en application du protocole du 19 juillet 2017, rétroactivement au 1er janvier 2023 ;
  7. Le respect du niveau minimal de grade pour l’occupation de postes à responsabilité, selon la décision N°D/2004 du 24 mai 2004 ;
  8. Le rétablissement des pèlerinages religieux (chrétien et musulman), selon l’usage établi au sein de l’institution ;
  9. La dotation régulière en lait, avantage symbolique traditionnellement accordé ;
  10. L’opérationnalisation du comité de gestion de la caisse de retraite complémentaire, selon la note circulaire N°130/Cab-Gouv/2024 ;
  11. Le rétablissement des visites médicales systématiques et des campagnes de dépistage (cancers, hépatites, typhoïde, etc.) ;
  12. La relance effective du comité d’hygiène, santé et sécurité au travail, conformément à la décision N°0239/DGASJ/DRH/SAP/CHSST/20.

En parallèle de ces conditions préalables, le syndicat formule plusieurs revendications salariales, dont la revalorisation du point indiciaire, l’instauration de nouvelles primes (quatorzième mois, congé payé, scolarité, habillement), ainsi qu’une prime d’intéressement sur les résultats de l’institution.

Il exige également l’amélioration des conditions matérielles de travail, notamment dans les ateliers et salles de tri, le respect des normes d’hygiène et de sécurité, et un renforcement significatif de la protection sociale. Cela inclut la prise en charge médicale à 100 %, la réouverture de la cantine, la mise en circulation des bus du personnel et la création d’un fonds d’urgence pour les situations exceptionnelles.

Dans le préambule de leur plateforme, le syndicat dénonce une détérioration marquée des conditions de travail, la disparition progressive des acquis sociaux, et un climat interne décrit comme « délétère », marqué par la délation, la discrimination et l’arbitraire.

Il affirme avoir à plusieurs reprises sollicité la direction de la BCRG sans obtenir de réponse, tout en réitérant leur attachement au dialogue. Il prévient toutefois qu’il restera mobilisé jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.

Pour l’heure, aucune réaction officielle de la direction n’a encore été publiée à ce jour. Cette initiative syndicale, très structurée et largement soutenue, intervient dans un contexte de tension persistante entre la hiérarchie de la Banque centrale et ses agents.

Mohamed Sylla

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